J'ai testé pour vous : partir et mieux revenir
En fait, Paris, c'est vachement sympa quand t'y es pas.
C’était donc ça la solution, me barrer. Pendant longtemps, je ne comprenais pas ce que mes camarades de classe fichaient à partir de Paris tous les week-ends pour aller chez leurs grands-parents en Bretagne ou dans le Gers (oui, j’ai vérifié l’orthographe sur Google). Puis en devenant adulte, ça a eu du sens. Partir de Paris leur permettait de respirer l’odeur des algues, faire des apéros en regardant le soleil se coucher, pendant qu’on restait enfermés sur une terrasse trop chauffée, à partager une clope pour quatre.
J’ai jamais été de la team partir en week-end chaque semaine, parce que payer des billets de train ou un menu gastronomique à la Tour d’Argent revient à peu près au même budget. Et franchement, entre être enfermée dans un carré qui s’arrête à Angoulême, ou du canard parfaitement cuit, mon choix est vite fait. Bon, pour être honnête, je vais pas à la Tour d’Argent non plus.
Mais le 1er janvier 2025, le ciel parisien ne faisait que répéter la même suite de nuages en boucle, et j’me suis dit que j’allais pas tenir. Vous l’avez lu dans ma dernière newsletter, le temps de la capitale me gâche la vie. Alors j’ai fait quelque chose d’impoli, mais que je ne regrette pas, je me suis invitée chez une super amie qui a eu la bonne idée de partir vivre à Nice.
Après son “oui” enthousiaste, j’ai pris mes billets, direction le soleil, avec six heures de train dans un Ouigo aux toilettes hors service.
Vous reprendrez bien un peu de vitamine D ?
Après avoir traîné ma valise dans une montée encore plus raide que celle de la rue de Belleville, j’étais arrivée dans la ville aux maisons jaunes et son ciel… gris.
Mais j’allais pas me laisser abattre, car même sous les nuages, c’est toujours mieux de regarder la mer plutôt qu’une plaque de béton. Et puis, les nuages se sont barrés. D’un coup, j’avais cette impression d’être en plein mois d’août, qui amènerait avec lui l’insouciance, et l’envie d’aller dans un restaurant trop cher pour manger du veau et boire du rosé. Ce qu’on a fait d’ailleurs. C’était le genre de restaurant où on vous apporte de l’huile d’olive et du pain encore chaud, ainsi que des amandes torréfiées au romarin, juste pour goûter. Je ne vous donnerai pas l’adresse, car comme je l’ai déjà bien expliqué ici, je n’aime pas qu’on me vole mes bons plans. Mais si vous me faites un retour sur ma newsletter, que je suis ravie de voir évoluer, ça serait un plaisir de vous donner ma trouvaille !
Partir vite pour revenir mieux
Je me suis retrouvée à lever le nez à chaque coin de rue, pour admirer l’architecture et les jolis balcons fleuris. J’ai imaginé deux secondes ce que donnerait le boulevard Strasbourg Saint-Denis, s’il était repeint couleur lavande, et que les immeubles ne faisaient que 3 étages. Le rêve.
J’ai également eu l’occasion devoir une super exposition, parce que j’allais pas non plus marcher sous la pluie pendant huit heures. C’était une rétrospective de l’œuvre de Viviane Maier. Si vous ne connaissez pas son histoire, elle est assez dingue. Elle a produit des milliers de photos, sans jamais se faire exposer, puis un jeune américain a trouvé par hasard l’entièreté de son œuvre. Il a enquêté et produit un documentaire pour comprendre qui était cette mystérieuse photographe qui gagnait sa vie comme nounou.
La semaine est passée, j’ai eu la joie de voir la mer tous les jours en buvant des chaï latte avec mes cops. Le soleil se couchait sur l’eau, avec des reflets nuancés chaque soir. Nan, mais pardon, vous lisez à quel point je suis apaisée là ? À deux doigts d’écrire un poème à la Rimbaud. Finalement, une fois que c’était terminé, j’étais contente de retrouver Paris, même si les immeubles n’avaient pas été repeints en jaune.
Quand j’habitais à Paris il y a beaucoup d’années, j'avais des moments où je voulais partir un week-end ou quelques jours dans une autre ville en France ou en Europe, mais j'étais étudiante et je n'avais pas d’argent. Un jour, un copain me voyait étouffante, comme si j'étais enfermée dans une prison. Il m’a invité à aller à Séville, où je rêvais d'aller visiter. Le voyage était très sympa, mais ce qui était merveilleux, c'était de retomber amoureuse de Paris en rentrant.