Récemment, je suis allée manger dans un de mes restos préféré de Paris, qui a pour particularité d'être délicieux, pas cher, et tenue par une famille adorable. Quand je suis sortie rassasiée et réchauffée, une crainte m'est venu à l'esprit : j'espère que personne ne fera un TikTok sur cet endroit.
En ce qui concerne la bouffe, les reels et autres vidéos TikTok m'ont sauvées la vie. Je galère plus à mixer des épices pour voir si ça va donner une sauce comestible, car des vidéos très bien montées (la blague "titre" est dépassée, arrête !) que je peux regarder sans le son m'expliquent pas-à-pas comment faire un merveilleux Marry Me Chicken, le tout en deux minutes. Et j'ai arrêté de loucher dans les rayons du supermarché en me demandant : "mais qu'est-ce qu'on va bouffer cette semaine ?", car l'algorithme a plein d'idées en stock pour moi.
Tiktokisation et restos sur-côtés
En ce qui concerne les restaurants sur les réseaux, on a un problème. La “tiktokisation” de la restauration a fait du mal à la capitale. En effet, un restaurant sur deux paraît complètement dingue lorsqu'il est présenté avec des zooms par un "créateur de contenu" qui crie un peu trop fort dans son micro, et une fois que tu t'y pointes, tu fais la queue 25 minutes (enfin, pas moi, plutôt crever que de laisser mes doigts de pied refroidir en observant des gens manger à travers une vitre), et tu manges pas si bien pour au peu près 50€.
Qu'on soit clair, un bon restaurant, ça se trouve surtout quand tes amis fiables et de bon goût te le recommandent. Encore faut-il avoir ce genre d’amis. Et c'est ce qui s'est passé le jour où on m'a emmené dans le restaurant où j'ai mangé le meilleur bò bún de ma vie (non, non, je ne dirai pas son nom), pour seulement 8€, et ça sans faire la queue pour y accéder.
À qui appartiennent les cool-spots ?
Si vous habitez Paris, vous avez sûrement vécu cette triste scène, où vous débarquez devant votre resto chouchou, celui du dimanche midi, quand vous vous êtes levé à 13h, et là… Malheur, tout Paris et Pantin semblent au courant que votre précieux existe. C'est un peu la même sensation que celle de voir votre chanteur préf devenir cool aux yeux de tous, "alors que moi, je le connaissais quand il avait 62 écoutes sur Sound Cloud".
Je sais qu'un restaurant ne peut pas m'appartenir, sauf si je décide d'en ouvrir un, et ça n'arrivera pas, car je pourrais pas gérer la pression d'avoir des pâtes à cuire en même temps qu'une entrecôte. Mais j'avoue, que voir débarquer 70 bobos qui reviennent d'une "escapade vélo" avec leur casque de la marque Kask dans MON spot préféré, ça me donne envie d'anéantir les tiktokeurs "bons plans food".
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