Le bruit des vagues

et autres souvenirs d'été.

Désolée pour ce titre de newsletter qui ressemble à celui d’un film d’auteur un peu trop drama. Mais j’avais pas d’idée plus claire que celle-là pour mon sujet du jour.

Y’a beaucoup de choses que je fais pour tenter de me détendre. Du yoga, des exercices de respiration, des massages de la mâchoire, regarder Drag Race. Mais y’a rien qui me détend plus que d’être assise sur la plage et d’écouter le bruit des vagues. Oh oui, c’est premier degré, j’adore.

Quand j’étais petite, j’allais toujours dans le même bled paumé en Corse, où il y avait une boucherie, une boulangerie, deux restaurants, et puis c’est tout. Mais y’avait surtout un accès direct à une petite plage, où se retrouvaient tous les ans les mêmes familles.

J’associe tellement de bonheur à cette plage. C’est là que j’ai eu mes premiers crushs sur des garçons à qui j’ai strictement jamais adressé la parole. C’est là que j’écoutais le premier album de Jhené Aiko sur mon iPod Touch. Bien avant ça, c’est là que j’écoutais David Getta sur mon iPod Nano.

C’est là que je faisais la grande en portant des maillots deux pièces à 10 ans. Où j’allais escalader les rochers (oui, j’étais plus aventureuse quand j’étais gosse), et jouer sur “le tapis bleu”. Une sorte de gros morceau de mousse qui flottait sur l’eau, et duquel on sautait pour atterrir dans la mer, sans épuisement.

Je connais tous les recoins de cette plage par cœur. Je sais exactement à quel moment mes pieds touchent le gros rocher au sol quand j’entre dans l’eau, et à quel moment j’ai plus pied. Je sais combien de temps je mets à nager jusqu’à la boué orange. Je sais que la boulangerie ferme entre 14h et 16h, et que j’en peux plus d’attendre pour aller acheter ma glace. Je sais que j’ai jamais de réseau, et que je m’ennuie parfois pas mal.

Mais c’est le meilleur ennui du monde. C’est comme si tout s’arrêtait le temps de ces vacances. Les habitudes s’ancrent et me rassurent. Tous les jours le même café, à la même heure, avec le même petit gâteau sec. Les mêmes balades sur le bord de la route pour aller au point de vue où on admire le coucher de soleil. La même brise de fin d’après-midi, quand mes cheveux sont encore pleins de sel.

Aujourd’hui, je suis assise sur une plage de l’île de Ré. Bien plus grande, avec un vent bien plus froid. Je repense à tous ces souvenirs d’été. Ces souvenirs d’enfance. Je sais que c’est terminé depuis bien longtemps, mais une partie de moi ne partira jamais de cette plage.